Petit billet d’humeur aujourd’hui. Depuis quelques temps, je suis amenée à me rapprocher de diverses mairies et organismes de l’état concernant mes projets. Cela va du simple lien à l’insertion d’une bannière dans l’espace commerçants de la ville. Rien de bien compliqué pourtant. Je fournis un lien, une ancre, un jpeg à la limite. Et bien pourtant, tout ça se révèle être un véritable parcours du combattant. Si les organismes sont d’accord dans les faits, dans la pratique on fait face à un véritable problème : le manque de connaissances basiques.
Exemple concret : la mairie de Machin qui dispose sur son site d’un espace associations. Je suis en train de travailler sur le site d’une de ces associations et voudrait avoir le lien vers le site en plus du numéro de téléphone de contact. On me met en contact directement avec le Maire qui a l’air de se demander si je lui parle pas chinois. Il accepte mais là réponse : par contre faudra attendre la prochaine mise à jour du site qui aura lieu dans au moins 6 mois…
Qu’est-ce que l’on retient d’un tel échange ? Ou du moins ce que j’en retiens. D’un côté on a des élus, des secrétaires de mairie… a qui on met entre les mains des outils web qu’ils ne peuvent pas gérer eux même. Certes en tant qu’agence ou créateur de site c’est toujours intéressant de signer un forfait maintenance mais tout de même, vendre un site à une institution (souvent trop cher en plus dans le cas des agences qui profitent un peu trop des appels d’offres et de la non connaissance du marché de leur client). Mais au final, est-ce que c’est bien honnête aujourd’hui de vendre un site sans interface de gestion pour le client? Est-ce que je suis la seule à ne pas trouver ça logique que l’on fasse l’impasse sur la formation client histoire de pouvoir récupérer une somme fixe de forfait maintenance? Alors certes les clients ne sont parfois pas des flèches en informatique et encore moins en web mais quand même, un peu de pédagogie c’est pas la mort non ? Tout ça pour dire que oui les clients ne sont parfois pas des cadeaux niveau compréhension de ce qu’on leur propose, met en place…Mais ce n’est pas une raison pour en profiter. Alors je vais peut-être donner l’impression d’être un gros bisounours mais si j’ai choisis de bosser dans le web c’est aussi pour le côté participatif de la chose. On a la chance de bosser dans un milieu qui évolue en permanence, d’avoir des outils géniaux à notre disposition pour faire notre travail, alors pourquoi se limiter à être des pompes à fric et à laisser de côté l’aspect humain de la chose ? Un client qui ne pige rien n’est pas forcément un client qui ne veut pas tenter de comprendre. Ces petites péripéties que je vis en ce moment m’ont permis de me rendre compte encore une fois que j’aime la façon dont je travaille et que je ne retournerais bosser en agence pour rien au monde. Facturer trop cher, profiter de la crédulité des clients, faire l’impasse sur des solutions actuelles de gestion de site dans l’idée de toujours gagner plus d’argent…ce n’est pas pour moi !
Sur ce, j’ai dis ce que j’avais sur le coeur, je me sens mieux, merci et bonne journée!
Bien vrais tout ca.
Malheureusement ca s’applique un peu à tout les métiers ou il y a ce type de clientèle.
Je nuance : encore faut-il que l’interlocuteur dans ladite institution ait la volonté et le niveau technique minimum pour apprendre…
J’ai passé un peu de temps dans ces structures. On imagine assez mal la fracture numérique avant de l’avoir constatée : les mairies, régions, institutions sont remplies de dinosaures qui ont abondonné… et préfèrent prendre une grosse facture par un prestataire que de se dépoussiérer les neurones et acquérir un minimum d’autonomie !
Le mal est plus complexe.
C’est un mélange d’incompréhension de l’outil, d’absence totale de culture web et de manque évident d’intérêt de la part du donneur d’ordre d’un côté.
De l’autre, le fournisseur de service n’est pas tout blanc non plus. A vouloir vendre du site web à tout prix pour vivre … on se retrouve dans ce genre de situations.
Et je n’aborde même pas le sujet de l’incompétence généralisée des fournisseurs de service dit « de création de site internet ».
@vlad: d’accord avec toi sur la fracture numérique et le statut quo de non évolution que le client s’applique de lui même. Cependant j’ai tendance à penser que si tu donne le choix à un client entre: une formation qui lui permettra de gérer son site sans surfacturation et une grosse facture de maintenance pour lui éviter de lever le petit doigt, il va préférer la première solution. Après le cas des institutions est un cas à part mais faut pas désespéré et garder un peu d’espoir ^^
@méthylbro: j’espère que tu ne parles pas de moi quand tu parles des méchants fournisseurs
je pense sinon que tu résumes assez bien, mais je persiste à penser que si les fournisseurs de services web en général arrêtez juste de penser au fric 2 secondes, on pourrait avoir un paquet de site beaucoup plus actualisés. Après oui c’est utopique clairement…(je sors me faire un GIF petit poney)
C’est plus profond qu’un simple aspect pécuniaire.
Il est normal qu’un service et plus particulièrement un service de haute technicité nécessitant autant de compétences tel que l’est la publication d’informations sur les réseau informatique (aka: « création de site internet » dans le langage courant) coûte de l’argent.
Par exemple, je ne m’en voudrais jamais de facturer très cher à quelqu’un quelque chose qui m’aura pris quelques minutes et me semblera facile à faire. Pour la simple raison qu’il m’a fallu acquérir toutes ces connaissances et les mettre en pratique pour les transformer en expérience.
Cet apprentissage à un coût, il est donc normal que le prix final en soit imputé. Le SMIC horaire doit être aux alentours de 9euros, pourtant un médecin spécialiste facture une consultation dans les 40 ou 50 euros. La différence est énorme, mais la différence d’années d’études l’est aussi. Cela ne choque personne, c’est normal.
Ce qui est le plus choquant pour moi dans ce type d’expérience avec une institution ce n’est pas qu’une agence facture une fortune (tout du moins, une fortune selon ton point de vue) un site internet. Comme je viens de le dire, c’est normal.
Ce qui est anormal, par expérience, c’est que ces agences/prestataires sont malhonnêtes. Ils/Elles vont, à grand coups de force commerciale, vendre des sites internet à des gens n’en ont pas le besoin. Sans compter que systématiquement ces gens n’ont pas non plus les compétences pour s’en occuper.
L’utilisation du web c’est ouverte et généralisée. C’est une bonne chose et j’en suis le premier satisfait. Cependant consommer un service n’est pas la même chose que produire un service.
Par exemple, je suis un grand amateur de séries de science fiction. Même si j’aime beaucoup et que je les ais toutes vues plusieurs fois, je resterais incapable de produire le prochain Star Trek. Je n’ai ni les compétences, ni même la culture télévisuelle suffisante pour ce faire.
Il en va de même pour la mairie de Tombouktou ou pour le boucher/charcutier du coin de la rue. Produire un site web, être donneur d’ordre, cela ne s’improvise pas. Pour preuve, Sudweb à même animé une conférence dédié à ce propos il y a quelques semaines. Cela nécessite d’avoir déjà une certaine « culture web ».
Cela va même plus loin. Je reste convaincu, qu’il s’agisse d’une personne morale ou physique, que quelqu’un en charge d’un site internet doit déjà intégrer certaines nombre de considérations dites « techniques » et idéologiques.
Dans le milieu du web par exemple, le HTML est censé être un « langage » universel, (je le met entre guillemets pour les puristes) compris et écrits par tous. La sémantique, l’accessibilité, l’ergonomie … tous ces concepts devraient être maîtrisés par la personne en charge de la publication.
Je m’arête là. Retenez simplement deux choses :
1 – c’est normal de se faire du fric,
2 – trop de gens achètent des sites web alors qu’ils ne devraient pas.
Salut
a props.
L’etat a publié, il y a quelques jours la charte des sites de l’etat. 80pages…
A+