Derrière ce titre se cache un constat que j’ai pu faire ces derniers mois. De plus en plus de personnes (bossant ou non dans le web) semblent vouloir opérer une reconversion professionnelle pour se destiner au community management. Une bonne chose puisque le métier est en pleine explosion et que les marques et entreprises ont enfin compris l’importance d’avoir une personne dédiée à la gestion de leurs communautés sur internet. Donc il y a de la demande. Le soucis par contre vient de l’offre. Aucun diplôme ne forme réellement au métier de CM et pourtant on doit bien être plusieurs milliers en France à se déclarer community manager. Il y a donc tant de pros de l’animation web que ça ?

Un community manager : c’est quoi ?

Oui mais non !

Dans sa définition basique, un community manager est en charge de la gestion des communautés d’une entité sur internet. Dans les faits, le community management est multiple et peut prendre plusieurs formes : gestion de comptes réseaux sociaux (facebook, twitter, réseaux pros,…), gestion et animation de blog, modération de forum, animation de communauté sur des plateformes de jeux en ligne … Il existe autant de community management qu’il existe d’entreprises.

Une petite PME d’artisanat qui voudrait être présente sur internet n’utilisera pas les mêmes outils (et n’aura pas les mêmes moyens) qu’une grande multinationale pour gérer sa réputation. Car il s’agit bien là d’une question de réputation. L’intérêt du community management pour une société étant avant tout de contrôler et veiller à ce qu’il se dit d’elle sur internet. Pour parvenir à ses fins, quoi de mieux que de s’exprimer soi même au lieu de laisser parler les autres ? Faire parler de soi et contrôler son image : voilà la finalité du community management. Et si on peut en retirer au passage quelques prospects qualifiés, quelques retours produits ou encore mieux quelques ventes, pourquoi s’en priver ?

Devant cet enjeu marketing le community management a émergé. Et l’amalgame avec : on oublie souvent que le community manager n’est pas qu’un animateur de communauté. C’est un caméléon qui doit gérer son temps entre veille concurrentielle et stratégique, planning et stratégie d’animation, animation de communauté, rédaction d’articles incluant réponses aux commentaires, gestion de crise… Là encore selon les entreprises le community management se gère différemment. Les petites entreprises qui feront souvent appel à un/une freelance comme moi, auront une seule et même personne ressource pour gérer tout ces aspects. Au contraire, les grands comptes auront des pôles dédiés au community management dans leur service communication, chaque personne ayant une tâche bien précise.

Face à tout ça, des professionnels du web (ou non) qui veulent se faire leur petite place au soleil du community management. Et c’est là qu’on arrive au grand n’importe quoi…

 

 

Métier community manager

Disons les choses clairement.

  • Le community management est tendance.
  • Quand j’explique à mes amis ou ma famille, l’aspect du community management que je vend à mes clients ,  ils pensent que je suis payée pour aller sur facebook. Ce qui prouve bien la méconnaissance du métier du grand public mais aussi des clients potentiels qui font parfois des yeux ronds quand je leur sors un devis pour du CM. Leur réponse  » tout ça pour aller poster un truc sur facebook de temps en temps ? « 
  • Le community manager est un métier nouveau, encore flou et pourtant tendance (oui je sais je me répète)

Devant cette tendance émerge donc une envie : en être ! Devenir community manager, c’est un peu aujourd’hui comme devenir le patron de l’arche de Noé. Le grâal du métier en apparence cool que tout le monde veut exercer. Le hic c’est que n’est pas community manager qui veut.

Tu es inscris sur facebook depuis 2008 et tu as un twitter depuis 2010 ? Tu es de toutes les bêta des nouveaux trucs qui vont être cools (Sens critique à l’époque, Pinterest il y a six mois) ? Tu as un blog ou mieux un Tumblr où tu postes des photos Instagramisées de tes pieds sur la plage, de ton chat ou encore de ton burger du jour ? Les réseaux sociaux professionnels n’ont aucun secret pour toi, du coup tu multiplies les comptes histoire d’être présent partout pour être bien visible (sait-on jamais qu’un recruteur passe dans le coin ) ?

Bravo ! Tu fais partie la grosse majorité des internautes actuels ayant à vue de nez entre 18 et 30 ans et s’intéressant un peu au web. Est-ce que cela fait de toi un community manager ? Non ! Pas de bol, utiliser internet et ses outils sociaux ne font pas de toi un community manager. Tout comme manger du pâté ne fait pas de moi une charcutière ! La comparaison peut paraître risible mais c’est pourtant le cas. Et je suis aussi confrontée chaque jours à des personnes se croyant au plus profond d’eux même community manager alors que leur fait d’arme principal réside dans une utilisation à titre personnelle des outils de médias sociaux.

Vrai / faux community manager ?

Même si le métier est en apparence nouveau, il existe pourtant depuis l’arrivée du web dans nos chaumières. A l’époque, dans le secteur des jeux vidéos en ligne principalement où la pratique était systématique, quand un nouveau jeu sortait, le forum qui allait avec voyait le jour. Il permettait aux joueurs d’échanger sur le jeu, de faire leur retour, de râler, de troller et de se payer de bonnes tranches de rigolades entre adeptes d’un même objet. Si la grande époque des forums est aujourd’hui derrière nous, c’est bien là qu’est né le community manager qu’on appelait à l’époque modérateur. De manière personnelle c’est sur les forums que j’ai fais mes classes. En tant qu’utilisatrice dans un premier temps puis très rapidement comme modo comme on disait à l’époque. Puis les pratiques ont dévié, facebook a vu le jour et on est tous partis chez Marco pour troller et sympathiser (ou non) avec des gens ayant les mêmes centres d’intérêts.

Au final, la mode du community management a réveillé les intérêts de tous : les étudiants en communication, les pros du web secteur développement ou intégration, en passant par les journalistes.  Beaucoup veulent exercer ce métier. Devant tant de monde se réclamant community manager avec comme seule expérience tangible une utilisation personnelle à haute dose, le client en face peut faire son shopping tranquillement et se retrouver avec tout et n’importe quoi niveau compétences en face de lui.

L’éclatement du community management remonte à plus de six mois il me semble, il serait peut-être temps de remettre les choses un peu sur les rails ? Qu’est-ce qui fait un community manager ? Je viens de vous énoncer mes pistes de réflexions personnelles qui n’engagent que moi, j’attends vos avis !