Mesdames et Messieurs c’est le bordel !

Oui n’ayons pas peur des mots, je risque d’être plutôt incisive dans mes propos mais quand on touche potentiellement à mon boulot et par extension à ma qualité de vie, j’ai tendance à montrer les crocs.

Je suis en auto-entreprise depuis plus de 3 ans. J’en suis arrivée à choisir ce statut car le monde de l’entreprise côté salarié ce n’est pas pour moi. J’en suis arrivée à choisir ce statut car quand j’ai terminé mes études, il n’y avait pas de postes pour moi sur le marché du travail. J’en suis arrivée à choisir ce statut car je n’avais dès le départ pas vocation a ouvrir une société traditionnelle.

Sur ce blog, vous avez pu lire au fil du temps quelques petits bilans sur ma vie en tant qu’auto-entrepreneur : ici ou encore ici . Ce qu’il en ressort de ces bilans c’est que jusqu’à maintenant j’étais plutôt fière de moi. J’ai réalisé quelque chose : j’ai crée mon emploi, je me verse un salaire plutôt sympa et surtout je suis heureuse d’envoyer un beau petit chèque à l’urssaf tous les trimestres. Ce chèque c’est le garant de la réussite de mon petit business. Mais aujourd’hui, alors que je m’apprête en Juillet à envoyer un nouveau chaque à ce cher Urssaf, j’ai un peu les boules.

Un peu les boules parce qu’aujourd’hui mon travail est remis en question. On veut tout simplement m’empêcher de bosser et m’envoyer grossir les rangs de pôle emploi. Ce ‘ »on » s’appelle Sylvia Pinel et est ministre entre autre de l’artisanat. Et les artisans, elle les aime bien madame Pinel. Ou alors elle serre les fesses devant eux parce qu’elle flippe. Toujours est-il que sous prétexte que des plombiers et des électriciens jugent l’AE comme de la concurrence déloyale, je vais devoir arrêter mon activité. Notez ici comme le métier de consultante web est proche de celui de plombier. Vous ne voyez pas de rapport et bien moi non plus ! Alors Madame Pinel nous sort ses plus beaux discours « accompagner les entrepreneurs pour les aider à créer de l’emploi au sein d’une entreprise traditionnelle ».

Elle est gentille cette dame, elle veut m’accompagner ! Mais est-ce que cette chère Mme Pinel ou plus généralement le gouvernement français m’a accompagné quand je me suis retrouvée sans emploi après mes études ? Est-ce qu’on m’a accompagné quand je suis tombé malade il y a deux ans et que je n’avais bien sûr pas droit au chômage ou à un arrêt maladie ? Est-ce que l’on m’accompagne à l’heure actuelle dans le développement de mon auto-entreprise ?

Non on ne m’accompagne pas, on me fait payer des charges. Belle vision de l’accompagnement !

Concernant l’aspect développement et création d’emploi, avant même de penser à devenir une société employant d’autres personnes, je voudrais juste remettre les choses à leur place. Je bosse plutôt beaucoup (les 35 heures moi je connais pas) pour réussir à me sortir un salaire. Je dois me battre au quotidien pour garder mes clients et en trouver d’autres. Alors est-ce que j’ai vocation à embaucher : clairement non. Ce n’est pas un manque d’ambition de ma part, c’est la réalité des choses et je ne m’en plains pas.

Face à ces choses qui sont en train de se passer et sur lesquelles je n’ai à mon niveau pas d’emprise je fais quoi ? Deux solutions s’offrent à moi :

  • jouer le jeu de la concurrence en cassant mes prix et en bossant au black : pas de charges à payer = -25% de moins sur la facture pour mes clients
  • domicilier ma société à l’étranger

Le soucis de ces deux solutions c’est que j’ai tendance à être un peu trop honnête. Mais bon apparemment aujourd’hui le gouvernement semble vouloir nous obliger à mettre la clé sous la porte donc autant le prendre au mot non ? Pointons tous à pôle emploi, ils seront bien emmerdés…ou pas !